6
JUIN
2025

Souvenir de croisière noire

Grand marketeur bien avant que cet anglicisme ne fasse son entrée dans la langue française, André Citroën (1878 - 1935) organise dès 1920 des croisières afin de faire connaître ses véhicules. 

Pour sa deuxième « Mission Citroën », l'ingénieur polytechnicien français embarque sur huit autochenilles des voyageurs fortunés, des scientifiques et des artistes pour explorer le continent africain

De l'Algérie...

Départ le 26 octobre 1924

L'expédition (1924-1925) est dirigée par Georges-Marie Haardt (1884-1932), directeur général des usines Citroën, et Louis Audouin-Dubreuil (1887-1960), un aviateur de l'armée française d’Algérie-Tunisie.      
Parti en octobre 1924 de la commune de Béchar, située à 1.150 km au sud-ouest d'Alger, le convoi traverse le Niger, le Tchad, l'Oubangui-Chari (actuelle République centrafricaine) et le Congo belge. 

A Kampala, aujourd'hui capitale d'Ouganda, les aventuriers se divisent en quatre groupes afin de rallier l'Océan indien et l'île de Madagascar par des itinéraires différents. 

...au Madagascar

Arrivée le 25 juin 1925

Au cours du voyage, le peintre Alexandre Iacovleff (1887-1938), chargé par le ministre des Beaux-Arts de « fixer par le pinceau, les mœurs et coutumes indigènes en voie de  disparition », réalise plus de 300 dessins au fusain, à la sépia et à la sanguine

De retour à Paris, le portraitiste-ethnographe transfère ses croquis et petites toiles sur des grands formats. 

L'exposition « Alexandre Iacovleff. Peintre attaché à l’expédition Citroën Centre-Afrique » remporte un triomphe sans précédent.

Suite à ce succès, l'éditeur Lucien Vogel publie l'album somptueux « Dessins et peintures d'Afrique ». D'un ton très réaliste, loin de l'exotisme de pacotille qui sévit à l'époque, ces dessins contribuent au prestige international de l'expédition. 

L'ensemble est présenté dans le portefeuille original de l'éditeur en peau de mouton tannée à rabats internes et fermé par des lacets en cuir. 

Tirage limité

Portefeuille en peau de mouton & reliure en soie à décor ethnographique

Le tirage de l'album a été limité à 1 020 exemplaires numérotés, le nôtre, portant le n° 125, est imprimé spécialement pour Charles Bianchini. 

Les planches in-folio sont accompagnées d'un livret illustré de vignettes monochromes dans une reliure en soie noire à décor de motifs africains. 

Fondée en 1888 par Charles Bianchini, François Atuyer et François Férier, la manufacture Bianchini-Férier est une manufacture de soierie lyonnaise. Esprit visionnaire, Charles Bianchini (1865 -1944) en est le grand manitou. 

Il ouvre dès 1897 une antenne à Paris avec la volonté de s'insérer dans le milieu naissant de la haute couture. Pour ce faire il s'adjoint les services d'artistes en vogue, tel Raoul Dufy qui deviendra, de 1912 à 1928, le dessinateur et directeur artistique de la firme. 

Il est très probable que la soie recouvrant le livret de notes provienne des ateliers Bianchini-Férier, Lucien Vogel, directeur de l'édition, fut le fondateur de « La Gazette du bon ton » , revue dans laquelle les tissus Bianchini furent souvent mis à l'honneur.

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Photos : LIBRAIRIE de l'ESCURIAL. Freepik.

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